Friches industrielles à Orthez :

Catégorie : News
Publié le : 11 juin 2013

Les friches industrielles, à Orthez, c'est toute une histoire. Au premier regard, elles n'ont rien d'attirantes, considérées plutôt comme d'immenses "verrues" en bord de Gave. Y résonne pourtant, au-delà des vitres brisées et des entrées condamnées, encore la mémoire vive d'un passé plus ou moins récent.

Depuis plusieurs mois, la Ville travaille à leur reconversion, avec son projet d'éco-quartier qui viendrait se substituer aux ex-minoterie et ex-papeterie. Un dossier toujours en cours et toujours suspendu à la vente de terrains, du site de Saica notamment (nos précédentes éditions).

En attendant, le cas de ces friches interroge, interpelle. Notamment les scolaires dont la plupart n'ont pas connu l'âge d'or industriel d'Orthez. Il y a deux ans déjà, le lycée agricole avait développé un projet sonore autour de la friche industrielle du Pesqué, en recueillant des témoignages auprès d'anciens ouvriers salariés et gérants (toujours en écoute sur le site internet de la médiathèque). Cette fois, c'est Molière et ses élèves de 1re qui se sont penchés sur ces mystérieux bâtiments, en partenariat avec le Pays d'art et d'histoire du Béarn des Gaves (PAHBG).

 "Dans le programme scolaire, le thème " être ouvrier en France " est étudié. Depuis deux ans, nous souhaitions le décliner sur le terrain" explique la documentaliste de l'établissement, Corinne Laurier. A la faveur d'une rencontre avec Cécile Tison, animatrice du PAHBG, le projet se précise et les élèves de photo et maintenance industrielle, une quarantaine de lycéens, viennent aujourd'hui illustrer le cas orthézien, à travers une exposition, visible jusqu'à samedi à la médiathèque (lire encadré). "C'est une approche artistique, plastique, qui vient en complémentarité du projet du LPA" souligne Corinne Laurier.

 Un patrimoine comme un autre ?

 "Les recherches ont été difficiles. C'était compliqué de trouver des ressources documentaires car c'est une histoire récente, nous ne disposons pas d'archives d'entreprises par exemple" remarque Cécile Tison. La professionnelle souligne aussi qu'il s'agit encore "d'un thème douloureux " pour les Orthéziens, ce déclin industriel entamé à partir de l'après-guerre et accentué dans les années 70. Avant la chute finale il y a une dizaine d'années. Papier, farine, électricité, chaudronnerie, caoutchouc, bois... autant de secteurs d'activités désormais éteints ou réduits à la portion congrue.

 Ces friches, "par définition des équipements industriels abandonnés, qui n'ont plus d'usage", sont aujourd'hui sur une fragile frontière. "Est-ce un patrimoine comme un autre ? A la fois immatériel car nourri par la mémoire ouvrière, mais aussi présentant une architecture spécifique, très panachée. A Orthez, en les observant bien, on peut remarquer la juxtaposition des différentes époques, l'avant et l'après révolution industrielle, le côtoiement des maisons de maîtres avec les habitats ouvriers. On y voit même des influences art déco" détaille Cécile Tison en évoquant ce "noyau situé au Pesqué."

 Et de conclure : "C'est un paysage de tous les jours, très présent. Cela représente plus de 20 hectares. D'ailleurs, à cause de cette friche, le lien des Orthéziens au Gave a disparu." Pour l'instant.

 == Un avant-goût des "Saveurs patrimoine"

 Les élèves ont donc porté un regard esthétisant sur ces friches, ce qui a donné naissance à 11 clichés (pris du domaine public) exposés à la médiathèque jusqu'au samedi 15 juin. Un travail "où l'on ressent plus la nostalgie que la désolation " note Cécile Tison. Cette présentation est aussi l'occasion de lancer un nouveau rendez-vous entre le PAHBG et la médiathèque, baptisé "Saveurs patrimoine. " Dans ce cadre, une conférence est organisée ce mardi soir à partir de 20h30 à la médiathèque. Cécile Tison apportera un éclairage sur l'histoire industrielle d'Orthez (la conférence de Laurent Jalabert, professeur d'histoire contemporaine à la faculté de Pau, est annulée). Gratuit.

 

 

Source : www.larepubliquedespyrenees.fr

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