A Nantes, les friches Alstom se muent en pôle du numérique et de la création

Catégorie : News
Publié le : 10 oct. 2014

Près de 50 millions d’euros d’investissements publics et privés pour réhabiliter les anciennes friches industrielles de Nantes.

Halle 5 site Alstom Nantes (Loire-Atlantique) Jean-Dominique Billaud/Samoa

Les anciennes halles Alstom font forte impression par leurs volumes, à deux pas du centre-ville de Nantes, derrière l’austère palais de justice de Jean Nouvel. « Près d’un millier d’ouvriers travaillaient ici », raconte Jean-Luc Charles, directeur de la Samoa, la société d’économie mixte qui pilote la réhabilitation de ces nefs qui s’étendent sur 1,5 hectare, pour 25.000 mètres carrés de surface utile. « Bientôt, un millier de personnes viendront de nouveau y travailler quotidiennement », poursuit-il. Les prochains occupants ne seront plus des « cols bleus » de l’activité métallurgique d’antan, mais des « cols blancs » ou des étudiants et des créateurs de start-up aux tenues plus informelles. Car les halles Alstom sont appelées à devenir le centre du quartier de la création, lancé par Jean-Marc Ayrault, lorsqu’il était maire de Nantes, en 2009. La réhabilitation des halles 1 à 6, officiellement présentée le 26 septembre, doit s’achever début 2018. Le programme mobilisera 50 millions d’euros d’investissements publics et privés.Côté privé, c’est le promoteur Brémond qui a été retenu pour réhabiliter une partie de ces cathédrales industrielles. Cet opérateur, qui s’est distingué dans plusieurs grands programmes de réhabilitation de sites industriels en France, aménagera, sur 5.200 mètres carrés un hôtel d’entreprises segmenté en petits espaces pour les PME en phase émergente. Ces dernières s’étaient déjà installées sur place, créant 150 emplois. Le temps des travaux, elles ont dû déménager dans le voisinage. A lui seul, ce projet s’élève à 4,3 millions d’euros avec le concours de la Caisse des Dépôts, le groupe SNC-Lavalin devant réaliser les travaux.

1.450 mètres carrés transformés en agora gourmande 

C’est aussi dans cet espace que s’installera la cantine numérique nantaise et la bouillonnante association Atlantic 2.0, qui l’anime. Celle-ci rassemble 250 entreprises du numérique et anime 150 manifestations par an dont le Web2Day, où se rencontrent chaque printemps les mondes de la création et celui du numérique. Nantes veut faire de ce pôle un atout dans la quête du label Métropole French Tech, distinguant des hauts lieux numériques.Brémond fut l’un des pionniers de l’aménagement du quartier. Le promoteur avait notamment réhabilité un ancien immeuble accueillant aujourd’hui la société Igna, l’un des leaders français de l’analyse ADN. D’ailleurs, dans une phase antérieure d’aménagement, une partie des halles Alstom ont été transformées en pépinière d’entreprises biotechnologiques. Dans la nouvelle phase, Brémond se voit aussi confier l’aménagement de 1.450 mètres carrés en une « agora gourmande », pôle de restauration qui devra concilier une cuisine de qualité et les repas pour les nombreux étudiants qui vont envahir le quartier.

L’école des beaux-arts déménage

Les halles 4 et 5, sur 4.300 mètres carrés, accueilleront l’école des beaux-arts de Nantes, actuellement dans le centre-ville. Ce projet, le plus important du programme, coûtera 34,5 millions d’euros, sur des fonds de l’Etat et les collectivités. Dans cette même halle, l’université de Nantes installera un pôle numérique avec 200 étudiants et 30 chercheurs de la fédération AtlanStic, des spécialistes de l’informatique et de la cybernétique. Les lieux seront dotés d’équipements de pointe dans des « fab labs », User Lab ouverts aux acteurs environnant et au monde économique. Enfin, une vaste partie des halles 1 et 2 sera réservée à l’équipe du Cluster de la création, animant le quartier, et à la plate-forme régionale d’innovation (PRI) du design, émanant de la région Pays de la Loire.C’est l’architecte Franklin Azzi qui a été retenu pour l’école des beaux-arts mais aussi pour superviser l’ensemble de la réhabilitation des halles. Alors que certains architectes concurrents envisageaient la destruction des halles, le Parisien a séduit le jury en prônant le maintient des hautes toitures industrielles en métal, comme de grands parapluies. Franklin Azzi a aussi préconisé de percer certaines halles pour y faire passer des rues, ouvrant ainsi cette citadelle industrielle sur laquelle la ville butait jadis. Le chantier n’en sera pas moins d’envergure puisque l’architecte a prévu d’évider les murs pour créer la transparence qui faisait défaut.

 

Source : www.lesechos.fr

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